Effectif détaillé piano / dispositif électronique

Date de composition 2000

Durée 11 minutes

Editeur Boosey & Hawkes

Commanditaire Fonds voor de Scheppende Toonkunst

Just Before a été composée peu après Preposition Trilogy, et est auditivement liée à celle-ci, bien qu’elle soit en principe une œuvre indépendante. Les accords rapprochés et les ostinatos (proches des sons émis par les piverts) sont des caractéristiques notables que Just Before partage avec le travail qui précède. Comme dans toutes mes compositions, le matériau de la bande originale est dérivé de l’instrument lui-même. Si l’on écoute avec les yeux fermés, on pourrait croire que le pianiste a trafiqué l’intérieur de l’instrument, mais en réalité, ses activités restent confinées au clavier lui-même. 

Just Before est comme une bande de caoutchouc, capable de s’étirer et de rebondir dans des directions différentes. Cet étirement prend la forme d’un riff qui monte lentement et ouvre la pièce. La bande-son produit ensuite le premier recul. Il est suivi par un calme motif descendant, presque diatonique, qui compense l’ouverture dissonante agitée, et se fait l’écho de ce qui subsiste sur la bande-son. Le thème se trouble, reste coincé sur des notes répétitives, puis reprend de la vitesse et recouvre progressivement de la hauteur. Il entame ainsi une nouvelle courbe de tension, cette fois en combinaison avec une rafale de sons électroniques. Une fois que la bande élastique est à nouveau tendue, la musique s’installe dans un motif percussif compulsif avec des clusters marquant les limites du registre. Une fois de plus il y a un brusque retour au calme, et à nouveau le thème lyrique apparaît, mais il dérive furieusement presque immédiatement, et un autre ostinato martelé le mène à un troisième point culminant. La pièce se termine avec un faible bourdonnement d’accords. La bande de caoutchouc a perdu son élasticité, le piano a atteint ses notes les plus aiguës et le pianiste permet à la bande-son de prendre le dessus. 

Michel Van der Aa 
Traduit de l’anglais par Orane Dourde (source : Festival Archipel)