Il est une question récurrente qui se pose au compositeur ou à la compositrice : doit-il ou doit-elle, à travers son art, rendre compte de la vie sociale et politique ? Doit-il ou doit-elle “prendre parti” ou bien au contraire considérer que la seule voie possible pour lui ou pour elle, est de faire de l’art pour l’art ?
En ce sens, les créations du soir, signées Philippe Hurel et Emmanuelle Da Costa, associées aux oeuvres de Pascale Jakubowski et Luigi Dallapiccola, empruntent des chemins différents. Si Jakubowski établit une cartographie imaginaire constituée d’images poétiques suscitant des images musicales, Da Costa s’inspire directement de la théorie de la relativité et se joue du temps pour construire sa propre « ligne d’univers ». Avec Soulèvement(s), qui donne titre au concert, Hurel convoque Didi-Huberman, Aimé Césaire, Hannah Arendt, Abaher El-Sakka, Pinar Selek, Denys Delâge, et confie à l’extraordinaire soprano Melody Louledjian le soin de « jeter sa douleur par-dessus bord » (Henri Michaux). Nul doute que Luigi Dallapiccola saura lui répondre avec douceur et contrepoint dans sa Petite musique de nuit, inspirée du poème Nuit d’été d’Antonio Machado.
Lever de rideau
Œuvres « en écho » au programme du concert, présentées et interprétées par des élèves du Conservatoire Massenet, une heure avant la représentation.
Gratuit sur présentation du billet du jour.