Mário de Sá Carneiro était l’un des poètes portugais les plus importants du modernisme. Sa courte vie(il mourut à l’âge de vingt-cinq ans à Paris) fut incandescente et intense, toujours à la recherche de l’impossible, de l’inaccessible, de l’interdit… De lui Fernando Pessoa, qui fut peut-être son seul ami et confident, a dit : “Génie de l’art, il n’y avait ni joie ni bonheur dans la vie de pas Sá-Carneiro. Seul l’art, qu’il a fait ou senti, le consola par instant. C’est ainsi que les dieux destinent les leurs. Ni l’amour ne les veut, ni l’espérance ne les cherche, ni la gloire ne les accueille. Ou ils meurent jeunes ou, s’ils survivent, ils subissent l’incompréhension ou l’indifférence. Lui est mort jeune, parce que les dieux avaient beaucoup d’amour pour lui”. C’est le tourbillon d’émotions et de sens obliques qui définissent la poésie de Sá-Carneiro que cette oeuvre, en exclusivité absolue, transpose en musique.
Une réplique instrumentale des trois poèmes de Stéphane Mallarmé, de Maurice Ravel, qui cherchera à restituer par le son le style lyrique et excessif du poète, avec ses métaphores délirantes, sa proximité avec la folie, sa surprenante nostalgie mélancolique. La beauté et les sons exquis du portugais chanté lyriquement seront également l’un des objectifs de ce nouveau cycle, qualités que le compositeur Nuno Côrte-Real a cherché avec insistance à refléter dans sa vaste oeuvre vocale consacrée à la langue portugaise.