Effectif détaillé flûte / flûte piccolo / hautbois / hautbois d'amour / cor anglais / 2 clarinettes / clarinette basse / cor / trombone / clavecin / harmonium / piano / celesta violons I/ violon I violons II/ violon II / alto / violoncelle / contrebasse
Date de composition 1969-1970
Durée 21 minutes
Editeur Schott
Commanditaire Festival de Berlin (pour le quatrième mouvement)
Écrit en 1970, le Kammerkonzert de Ligeti pousse au maximum l’idée de « micropolyphonie » (une grande activité polyphonique visant à obtenir des « textures » globales, faciles à percevoir) juste avant que le compositeur n’abandonne ce radicalisme et ne se réintéresse à la mélodie.
Fascinant de bout en bout par sa richesse d’invention, le Kammerkonzert alterne les polyphonies lisses et alanguies (qui créent une sorte de « pourriture », selon les mots du compositeur) avec de formidables petites mécaniques rapides, infernales et détraquées. « Je veux un certain ordre, mais un ordre un peu désordonné », dit Ligeti dans ses entretiens avec Pierre Michel.
Sa musique n’est pas mathématique au sens strict, mais elle évoque une mathématique paradoxale et ludique, une sorte de mathématique-fiction (« une musique qui ne soit pas calculée, mais qui s’apparente au monde de la géométrie », dit-il ailleurs). Ce qui fait de lui, aujourd’hui, le plus influent des compositeurs d’après-guerre auprès des jeunes générations. Ligeti incarne cet esprit joueur et anti-expressionniste, légèrement pervers et parfaitement libre, qui s’adresse en complice à l’intelligence de l’auditeur.
Programme du Théâtre du Châtelet, 1996-1997,« Cycle György Ligeti »