Effectif détaillé flûte / hautbois / clarinette / basson / trompette / cor / trombone / contrebasse
Création EOC ★
Date de création 2018
Date de composition 2018
Durée 8 minutes
“Les instrumentistes, toujours à la recherche de nouveau répertoire pour une formation donnée, m’ont beaucoup interpelé pour composer des œuvres permettant d’ouvrir leur programme de concert à la musique moderne.
Ourea utilise la même formation instrumentale qu’Octandre d’Edgar Varèse.
Néanmoins la similitude s’arrête là puisqu’il s’agit principalement d’alimenter le répertoire d’une formation plutôt que d’établir une passerelle esthétique ou rendre un hommage à un compositeur.
En grec ancien, Ouréa signifie La Montagne. Il est le fils que la Terre Mère, Gaïa engendra seule et personnifie le masculin qui protège le féminin sacré. C’est cette idée de la naissance d’une montagne qui a été le fil conducteur de cette pièce, quand la tendresse de la terre se transforme en puissance du minéral…
Ourea se développe en un seul mouvement bien que l’on puisse y déceler trois périodes musicales.
L’œuvre commence par une opposition entre l’horizontalité d’une note tenue à sa rupture par un tutti, vertical, sous la forme d’un appel bref, sec. Ce phénomène de confrontation est distribué à diverses combinaisons instrumentales et se reproduira tout au long de la pièce sous des formes variées.
La seconde situation est caractérisée par l’autonomie de chacun des instruments les uns par rapport aux autres, comme dans une dislocation de la sonorité globale de l’ensemble : pour les bois et les cuivres dans un premier temps puis plus spécifiquement par la suite comme une matière en fusion qui s’écoulerait dans diverses directions. Chaque instrument se développe dans un discours propre mais constitutif d’un tissu plus polyphonique.
Enfin la troisième période, proposée trois fois, expose de façon structurée un discours dont les strates sont clairement définies : chant- contrechant-accompagnement-variation. Une sorte de coda finale amorcée par un empilement des différents instruments de façon rythmique et mélodique conclue l’œuvre : la montagne est née !
Ourea est dédiée à Daniel Kawka et à l’Ensemble Orchestral Contemporain.”
Alexandre Ouzounoff