Effectif détaillé flûte / hautbois / clarinette / saxophone alto / cor / trompette / trombone / 2 percussionss / 2 violons / alto / violoncelle / contrebasse
Date de composition 1986
Composition dédiée : « à Luis et Jacqueline Daney »
Pour l’Image de Philippe Hurel exploite de façon particulièrement convaincante un principe d’ambiguïtés entre perception globale et perception différenciée. Ou , si l’on préfère, les trajets que sa musique organise, oscillent, vont et viennent entre un premier type sonore faisant fusionner l’ensemble des lignes et timbres instrumentaux en une masse unique, et un second, avec lequel ils retrouvent leurs individualités. D’abord, en effet , comme certains points, (plus exactement certaines notes) de la masse en fusion se voient progressivement attribuer un même timbre instrumental (par exemple, celui d’une flûte), l’oreille les regroupe automatiquement en une mélodie cohérente. A la différence toutefois, que contrairement à l’habitude, celle-ci ne se détache pas de l’orchestre , mais paraît bien plutôt le traverser. Aussi, l’effet produit n’est-il pas celui, canonique, d’une mélodie orchestrée, mais tout à l’inverse, celui, assez paradoxal, d’un orchestre mélodique. Philippe Hurel rejoint ainsi, par des voies tout autres, un principe dont Steve Reich, dans ses meilleures pièces, et notamment dans Music for 18 musicians , s’était déjà rapproché. De plus, parce qu’en certains passages, des figures thématiques semblent soudain exploser, plus qu’elles ne sont exposées, l’auditeur, les ayant dès lors en mémoire, est en mesure de remarquer, s’il réécoute l’œuvre, que des sections antérieures en contenaient déjà le motif, enfoui dans la masse globale. Pareille double entente aussi minutieusement calculée mérite bien qu’on s’y arrête.
Guy Lelong – Art Press